dimanche 28 janvier 2024

Le chant de la migration : poème xxiii

C.P.: Marie Luna Jean-Jacques
 


Courait vers le métro

Tête gridap tête perdue

Une valise sous le bras

Elle ne souriait pas


Inquiète ? Elle ne l’est pas. 

Jamais.

Sa patronne l’attendait

Tête gridap tête perdue

Elle aimait son travail


Trois fois blessée

Violée jusque dans l’âme

Comme les tueurs de mouche

Elle tue pour Madame

Tête gridap tête perdue


Elle donne des conférences

Quelques fois sur l’amour

Quand c’est pas sur le genre

Elle donne des conférences 

Quelques fois sur le viol

On l'a tellement violée 

À chaque coin de Paris

Elle même Madame parfois

Pour ne pas l’oublier


Tête gridap tête perdue

Pour qui sont ces oiseaux

Qui planent sur Goussainville 

Et ces esprits de blé

Qui font peur aux Français



Jacob JEAN-JACQUES

Dans le 133 vers Gare de Sarcelles

Le 28/01/2024

13:37


Le chant de la migration poème xxiii


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