vendredi 5 janvier 2024

Chant de la migration : poème VI




Le chêne sous ma main 

Pleure pour un garçon 

Qui a froid 

Et qui ne peut pas pleurer

Et qui ne s’attriste même pas

Sous le ciel blême et lourd 


Le chêne ferme les yeux

Pour ne plus regarder

Ce garçon qui sourit

À un tas de ferraille

Il avait un passeport

Qu’il présente à l’agent

Mais l’arbre ne voit pas

Ne veut pas voir tout ça 

Car il peine à croire que le monde

Soit ainsi après autant d’histoire

Et de géographie 


Et si le monde faisait

Un somme solidaire

Les canards en ont marre

Des idéologies

Des guerres de religion 

Toutes ces affaires d’argent


Jacob Jean-Jacques

Gif-sur-Yvette, le 21 décembre 2023

01:14

Le chant de la migration. Poème VI



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