dimanche 7 janvier 2024

Chant de la migration : poème viii





Feluda Le Gris

Veut sortir sous la pluie

Il fait froid Feluda

Ce n’est pas le souci

Que l’on m’ouvre une porte


Il grimpe sur la table

Où je prépare un plat

Je n’ai pas faim

J’ai soif d’un peu 

De liberté

Si j’ai trop froid 

Je rentre 

Qu’on me laisse 

Le choix 


Feluda plaide la cause

Me désarme profond 

Tout à fait tout à fait

Mais je nourris 

Ma conscience tranquillement

Comme un fort

De morceaux de fedou 

De pont-l’évêque

De brin d’amour

De mes légumes variés sautés

À l’huile d’olive


Je ferme mes grands yeux

Pour éviter la pureté

De ceux de l’animal 

À la télé trois renards 

Font l’éloge de la loi de Moussa

Ces hommes n’évoluent pas

Ces bêtes sauvages non plus

Ils savent simplement faire varier

Le cours des choses


Quand mon âme s’ouvrira

Je survivrai peut-être

Grâce aux cris de feluda

Mais s’il ne s’indigne pas

Je mourrai sûrement

Comme meurt un banquier 

Animal ordinaire 

 



Jacob Jean-Jacques

Saint-Brice-sous-Forêt, le 08/01/24

08:06

Le chant de la migration : poème viii


 


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