vendredi 12 janvier 2024

Le chant de la migration : poème xvii

 


Ah Samson 

Ne t’ai-je pas attendu

Tout l’hiver

Sur une plage

Culottée 

De mon bassin

D’azur  


Mais tu t’étais enfui

Avec une de ces filles

Qui te promène à Nice

Comme son bonhomme de neige 


Les feux rouges 

Les feux verts 

S’entremêlent 

Sous tes yeux

Quand une femme

Te touche

Tu hésites puis

Tu fonces

C’était quoi 

C’était qui 

Tu oublies

On s’abuse…


Ah Delila

Tu sais 

Comment mange l’animal

Tu l'attaches cette fois

Pour qu’il ne parte plus

Car tes caresses folles

Ramollissent une tresse 


Or Delila la veuve

Ne savait pas prier

Elle ne voulait que vivre

Ne voulait-elle que jouir

L’homme ne manquera pas

C'est ainsi qu’Israël

Pleure son juge de miel



Jacob JEAN-JACQUES 

64 Impasse de la Mothe Hugo

Saint-Brice-sous-Forêt

12 janvier 2024

23:56


Le chant de la migration poème xvii


Le chant de la migration : poème xvi

 


Seigneur préserve-moi

De ces yeux 

Qui tombent merveilleusement 

De tout ce que peuvent faire 

Une bouche trop épaisse

Une langue peu pesante

Quand on prend 

Le bon train 

Sur le quai 

Sur Yvette


Elle me regarde aussi

Puis elle ose

Un sourire

Suspect et volatile

Le train gronde

Elle décroise les jambes

Et oublie où elle va


Où irai-je 

Sous la neige

Si loin de mon quartier

Quelqu’un voudra me dire

Que rien ne m’appartient

Sinon tes yeux Seigneur

Qui regardent dans mon cœur

La fleur de ton amour


Seigneur préserve-moi

De mes yeux

Qu’ils tombent merveilleusement

Sur les rails



Jacob JEAN-JACQUES

Ligne B, Fontaine 

Le 12 janvier 2024

17:00



Le chant de la migration poème xvi

Le chant de la migration : poème xv

mercredi 10 janvier 2024

Le chant de la migration : poème xiv




Je circule à Paris

Une main sur le cœur

L’autre tu ne sais où


Deux mendiants se réchauffent

Une contrôleuse me drague

J’ai perdu 

Tu le sais 

Mon titre de transport 


Je circule à Paris

Une main sur le cœur

L’autre tu ne sais où


Un manteau c’est pas rien 

Barbancourt tête de nègre 


Je circule à Paris

Une main sur le cœur

L’autre tu ne sais où


J’ai cherché 

J’ai cherché mon consul 

À Paris

Dans les barres

Sur les toits

Dans les chambres

J’ai tellement voulu 

Avoir de tes nouvelles

Et les autres

Et ton compte Amélie 

Et les Brandt

Et le frère Barbecue

Et les autres

Et les autres...


Je circule à Paris

Une main sur le cœur

L’autre tu le sais où 


Jacob JEAN-JACQUES

2 Impasse de la Petite Coudraie 91190 Gif-sur-Yvette

Le 10 janvier 2024

22:54


Le chant de la migration : poème xiv

mardi 9 janvier 2024

Le chant de la migration : poème xiii



Comme si s’était peu de chose

Me cracher au visage

Qu’il n’y avait pas d’amour

Que le menteur c’est moi

Qui aime dans le vide

Un rêve naufragé

Blessé à mourir 

Ah les langues aiguisées


Pleure

Comme une pie

Désespérée 

Tu n’agaces personne

Ton amie t'a brûlé  

Pleure vers les cieux

Pour ta langue en cavale

Toi qui caches à toi-même

Une invention du siècle


Ce train est direct

Jusqu'à Passy Palaiseau

Attention

Il ne s’arrêtera pas

Pour consoler ton cœur


Les parfums génitaux

Ça ne freinent pas les trains


Comme si c’était peu de chose

Te cacher 

À cette femme 

Qui enlève ses gants 

En recherchant tes yeux 

Quel art 

S’effacer 


Jacob JEAN-JACQUES

Ligne B, Accueil - Cachan

Le 10 janvier 2024

08:24


Le chant de la migration : poème xiii





Le chant de la migration : poème xii

 



J'ignore le nom de cet oiseau

Qui s’oublie sur la banquise

Il profite du monde 

Qui s’apaise 

Avant le dernier bruit

Les derniers cris de Rome


Il a tellement voyagé

Tellement nagé

Tellement aimé

Tellement pleuré


Je ne dis à personne

Ce que j’endure dans mes os

Mais l’oiseau 

Il me semble 

Me raconte

Mes chagrins 

Ton artiste t’écoute

Parle 


Mais un collectionneur 

(C'était un homme d’affaires)

Ouvre le feu

Sacrifie l’animal sur la glace

Et mon histoire

Fait naufrage dans son sang


Jacob JEAN-JACQUES

2 Impasse de la Petite Coudraie 91190 Gif-sur-Yvette

Le 10 janvier 2024

00:41


Le chant de la migration : poème xii


Le chant de la migration : poème xi

 


Je perds mes pieds 

Trop souvent dans ton gosier

Tu n’y vois rien de grave

Tu n'y vois pas d’inconvénients

Toi l’âme des rails

Moi les trains



Tu me demandes seulement

De ne pas oublier

Mon ombre dans ton cœur

Puis tu me demandes 

Pardon 

Toi l’âme des rails

Moi les trains


Je ne perds aucune goutte

De l'arme aucune goutte de pitié 

Je ne sais pas

Pourquoi tu t’abuses de ma brutalité

Toi l’âme des rails

Moi les trains



Et tu prétends m’aimer

Et tu prétends te sacrifier 

Comme si tu en étais la seule digne 

De la part de feu

Que je porte

Tous les hommes en portent 

Penses-tu

Toi l’âme des rails

Moi les trains



Jacob JEAN-JACQUES

2 Impasse de la Petite Coudraie

91190 Gif-sur-Yvette

Le 09 janvier 2024

17:24


Le chant de la migration : poème xi