mardi 9 janvier 2024

Le chant de la migration : poème xiii



Comme si s’était peu de chose

Me cracher au visage

Qu’il n’y avait pas d’amour

Que le menteur c’est moi

Qui aime dans le vide

Un rêve naufragé

Blessé à mourir 

Ah les langues aiguisées


Pleure

Comme une pie

Désespérée 

Tu n’agaces personne

Ton amie t'a brûlé  

Pleure vers les cieux

Pour ta langue en cavale

Toi qui caches à toi-même

Une invention du siècle


Ce train est direct

Jusqu'à Passy Palaiseau

Attention

Il ne s’arrêtera pas

Pour consoler ton cœur


Les parfums génitaux

Ça ne freinent pas les trains


Comme si c’était peu de chose

Te cacher 

À cette femme 

Qui enlève ses gants 

En recherchant tes yeux 

Quel art 

S’effacer 


Jacob JEAN-JACQUES

Ligne B, Accueil - Cachan

Le 10 janvier 2024

08:24


Le chant de la migration : poème xiii





Le chant de la migration : poème xii

 



J'ignore le nom de cet oiseau

Qui s’oublie sur la banquise

Il profite du monde 

Qui s’apaise 

Avant le dernier bruit

Les derniers cris de Rome


Il a tellement voyagé

Tellement nagé

Tellement aimé

Tellement pleuré


Je ne dis à personne

Ce que j’endure dans mes os

Mais l’oiseau 

Il me semble 

Me raconte

Mes chagrins 

Ton artiste t’écoute

Parle 


Mais un collectionneur 

(C'était un homme d’affaires)

Ouvre le feu

Sacrifie l’animal sur la glace

Et mon histoire

Fait naufrage dans son sang


Jacob JEAN-JACQUES

2 Impasse de la Petite Coudraie 91190 Gif-sur-Yvette

Le 10 janvier 2024

00:41


Le chant de la migration : poème xii


Le chant de la migration : poème xi

 


Je perds mes pieds 

Trop souvent dans ton gosier

Tu n’y vois rien de grave

Tu n'y vois pas d’inconvénients

Toi l’âme des rails

Moi les trains



Tu me demandes seulement

De ne pas oublier

Mon ombre dans ton cœur

Puis tu me demandes 

Pardon 

Toi l’âme des rails

Moi les trains


Je ne perds aucune goutte

De l'arme aucune goutte de pitié 

Je ne sais pas

Pourquoi tu t’abuses de ma brutalité

Toi l’âme des rails

Moi les trains



Et tu prétends m’aimer

Et tu prétends te sacrifier 

Comme si tu en étais la seule digne 

De la part de feu

Que je porte

Tous les hommes en portent 

Penses-tu

Toi l’âme des rails

Moi les trains



Jacob JEAN-JACQUES

2 Impasse de la Petite Coudraie

91190 Gif-sur-Yvette

Le 09 janvier 2024

17:24


Le chant de la migration : poème xi


Le chant de la migration : poème x



Tu n'as pas faim 

Et tu demandes

Si la neige...

La neige est mangeable 

Si on peut la manger

Puisqu'un juif 

Mange la manne


Un corbeau 

Perturbé sur Yvette 

Une fontaine oubliée 

Te rappellent un voyage


Tu te crois ange parce que

Chaque soir

Tu voles 

Sans ailes et sans machine

Pour contempler les toits blanchis


Tu te dis

C'est pour moi

Que le ciel imprime sa main

Sur les palmiers de Gif


Tu salues cette maman 

Qui réchauffe sa fille

Tu salues un gros chien

Tu salues comme un Saint

Adossé à un mur 

À l’entrée d’une auberge 


Que deviendras-tu

Demain

Quand le froid passera



Jacob JEAN-JACQUES

Gif-sur-Yvette

Le 09 janvier 2024

16:

02


Le chant de la migration : poème x


lundi 8 janvier 2024

Le chant de la migration : poème ix







Je sais que tu dors

Loin 

Sous ce grand amandier

Que la vie offre aux femmes 

Belles et silencieuses

Quand les trains intranquilles

Roulent dans leurs mémoires 


Ton rêve voit la neige 

Minuscules vies célestes

Qui visitent la terre 

Est-ce que c’est bien ma faute

Si je piétine la neige

J’entends dire Macrom

Tu entends toi aussi?


Or c'est à cause de toi

Que je pleure

Toutes les nuits

Seins soleils

Lèvres vermeilles 

Vole-moi 

Un baiser quand tu te réveilleras 


Jacob JEAN-JACQUES

Saint-Brice-sous-Forêt,

Le 08 Janvier 2024

11:22


Le chant de la migration : poème ix

dimanche 7 janvier 2024

Chant de la migration : poème viii





Feluda Le Gris

Veut sortir sous la pluie

Il fait froid Feluda

Ce n’est pas le souci

Que l’on m’ouvre une porte


Il grimpe sur la table

Où je prépare un plat

Je n’ai pas faim

J’ai soif d’un peu 

De liberté

Si j’ai trop froid 

Je rentre 

Qu’on me laisse 

Le choix 


Feluda plaide la cause

Me désarme profond 

Tout à fait tout à fait

Mais je nourris 

Ma conscience tranquillement

Comme un fort

De morceaux de fedou 

De pont-l’évêque

De brin d’amour

De mes légumes variés sautés

À l’huile d’olive


Je ferme mes grands yeux

Pour éviter la pureté

De ceux de l’animal 

À la télé trois renards 

Font l’éloge de la loi de Moussa

Ces hommes n’évoluent pas

Ces bêtes sauvages non plus

Ils savent simplement faire varier

Le cours des choses


Quand mon âme s’ouvrira

Je survivrai peut-être

Grâce aux cris de feluda

Mais s’il ne s’indigne pas

Je mourrai sûrement

Comme meurt un banquier 

Animal ordinaire 

 



Jacob Jean-Jacques

Saint-Brice-sous-Forêt, le 08/01/24

08:06

Le chant de la migration : poème viii


 


vendredi 5 janvier 2024

Chant de la migration : poème VII



Pourquoi a-t-on laissé libre cours

À la nuit sur ce bout de chemin

Ce soir

Sarcelles ou Goussainville

La Mercedes défonce-moi 

Que tu déshabilles 

Pourquoi 

Je refuse de savoir 

Sarcelles ou Goussainville 


M’entends-tu

M’épargnerais-tu 

Un souvenir lynché

Dans les bois de l’Alabama

M’entends-tu

M'attends-tu

Me vois-tu 

Je n’exécuterai pas cette danse

Sans alcool

Car ce soir mes branches 

Sont exilées avec leurs fruits 

Ma Mercedes vomit son jazz 



Jacob JEAN-JACQUES

Le 05 janvier 2024

Saint-Brice-sous-Forêt 

22:03